Emouvante, musicale, tendre, parfois drôle et très touchante, la pièce de théâtre présentée par la comédienne et metteur en scène Kareen Hudry Bourjade a obtenu un immense succès vendredi et samedi soir, sur les planches de l'Auditorium de La Léchère avec plus de 350 spectateurs venus l'applaudir. Par une adaptation très personnelle mais en restant la plus fidèle possible du célèbre roman d'Eric Emmanuel-Schmidt  "Oscar et la Dame Rose", Kareen a su mettre en scène une dizaine d'acteurs et actrices, dont 8 enfants  de son cours de la Cie du Haut en Scène qui ont magistralement interprété leur rôle. L'action se situe dans un hôpital  pour enfants dans lequel Oscar (Romain Bérard) est hospitalisé, atteint d'une maladie grave. Sa rencontre avec Mamie Rose (Josiane Bonnefoy- Cudraz), qui se dit ancienne catcheuse, va lui ouvrir d'autres visions du monde adulte, sa rencontre avec Dieu par des échanges épistolaires, celle de l'amour avec Peggy Blue (Chanel Bergonzoli), une enfant malade elle aussi. L'histoire d'amitié avec  Sandrine (Noémie Di Napoli), Pop Corn (Valéria Gacon), Cacahuète (Lily-Marie Guillaume), Brigitte (Maélyne Ferreira da Costa), qui sont eux aussi atteint de maladie ne manque pas de tendresse et de drôlerie. Le jeu des acteurs, dans des décors et costumes remarquables, une musique bien ciblée et des textes bien maniés a tiré plus d'un rire mais aussi plus d'une larme puisque Dieu, la vie, la maladie, la mort étaient approchés de façon subtile. 12 jours d'une vie, durant lesquels Oscar enfant devient Oscar adulte, animé par "sa conscience" (Damien Ferreira da Costa) et son refus de parler avec sa mère (Sylvie Babkoff) à qui Oscar reproche son attitude faible face à sa maladie. " Seul Dieu a le droit de me réveiller" lit-on sur une pancarte écrit par Oscar, à la fin de sa vie…Pari gagné pour la metteur en scène Kareen Hudry, qui a su monter cette pièce d'un auteur qu'elle adore et qu'elle a eu la chance de rencontrer, en adaptant des rôles sur mesure, en créant mise en  scène,  musique et chorégraphies, décors et costumes.  La troupe espère pouvoir jouer dans d’autres théâtres dans la région, alors, qu'on lui ouvre les portes des salles de spectacle car le jeu en vaut la chandelle.

Claude Tatout Le Dauphiné, 18 oct 2017